Programme du 24 Novembre au 28 Décembre



Programme téléchargeable


















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Mardi 30 Novembre 20h30

Lutte contre les discriminations

Un partenariat

Ensemble Citoyens, Cinéma Renoir

Projection débat en

présence d’Alain FOUREST

Président de l’association

Rencontres Tsiganes


Des Français sans Histoire

Raphael Pillosio

France, 2009, 1h24

Plus de six mille hommes, femmes, vieillards, enfants, appelés Nomades, ont été internés en France dans une trentaine de camps de 1940 à 1946. Nos livres d’histoire sont muets sur la question, les lieux d’internements ont disparu, notre mémoire collective n’a pas retenu grand chose de ce qu’ont subi les Tsiganes durant cette période. Même le cinéma ne s’est pas vraiment intéressé à cette tragédie sauf bien entendu Tony Gatlif (voir son film Liberté) et Raphaël Pillosio qui avec Des Français sans histoire a réalisé un des seuls documentaires sur la question.

C’est donc à l’aide d’une ordonnance du 4 octobre 1940 que la politique d’exclusion et d’internement des tsiganes sévit, elle stipulait d’une part que « Les Tsiganes se trouvant en zone occupée doivent être transférés dans des camps d’internement, surveillés par des policiers français. Les détails sont à fixer par les chefs régionaux » et d’autre part « Le franchissement de la ligne de démarcation vers la zone occupée leur est interdite par principe. » Le tout accompagné d’une « définition » élargie à la notion de forains… 
Mais le rejet de la population nomade n’est pas né avec Vichy. Dès juillet 1912 et en vigueur jusqu’en 1969, la III république imposa un carnet anthropométrique et constitua un fichier destiné à pousser les nomades à la sédentarisation. Ce fichier aurait-il été utilisé à d’autres fins ? Toujours est-il qu’au total 27 camps d’internement auraient accueillis des tsiganes en France.

À la recherche des dernières traces de ce passé, Des Français sans histoire raconte justement l’Histoire méconnue de cette population marginalisée et stigmatisée depuis plus d’un siècle par la République française. Au langage technique et froid de l’administration répondent des hommes et des femmes qui ont été internés.


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Les Tsiganes pendant la Seconde Guerre mondiale,

1939-1946

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Vendredi 10 Decembre 18h30

Décolonisation 50 ans

En partenariat avec la Ville de Martigues

Projection/Débat animée par

Jean Barthelemy DEBOST

Historien,

auteur de Négripub, l’image du noir dans la publicité,

chargé de Patrimoine et Culture en Seine St Denis

Un Buffet sera offert en milieu de soirée


Afrique 50

René Vautier

France, 1950, 17 minutes



En 1949, la Ligue de l'enseignement propose à René Vautier de réaliser un film montrant "comment vivent les villageois d'Afrique occidentale française". Ce film est destiné à être montrer aux élèves des collèges et lycées de France. Vautier arrive donc en Afrique à 21 ans, sans idées préconçues. Cependant, de son périple africain, sortira le premier film anticolonialiste français.



Les bobines sont ramenées par petits bouts, par des amis africains qui rentrent en France. De retour en métropole, Vautier les amènent à la Ligue de l'Enseignement, mais la police est là pour saisir les négatifs. Le Ministère de l'Intérieur les développe. Alors qu'il doit reconnaître avoir filmé chaque bobine, Vautier arrive à subtiliser 21 bobines (sur 60) en présence de policiers. Vautier fait le montage, puis la sonorisation en direct lors de la projection du film, en face du bureau du policier chargé de le saisir !

Le film fut pendant de très nombreuses années interdit. En 1997, le Ministère des Affaires Etrangères lui remet une copie de son film "courageux et nécessaire", montrant que dans les années 50 existait en France un sentiment anticolonialiste fort. Vautier refuse toujours de demander un visa et "attend qu'on pousse le cynisme jusqu'à lui saisir une nouvelle fois ce film qu'on lui a d'abord détruit puis offert".



Documentariste engagé, insatiable dénonciateur du mensonge des grands envers les petits et convoyeur des paroles habituellement négligées, René Vautier a connu la censure sur pratiquement toute son œuvre. Le critique Michel Boujut écrit d'ailleurs à son propos : "C'est le réalisateur qui a eu le plus de problèmes avec la censure… et qui lui a posé le plus de problèmes." Aujourd'hui, ses films demeurent peu connus, car la télévision semble peu encline à les diffuser…


En savoir +



Bamako

Abderrahmane Sissako

Mali, France, 2006, 1h58

Avec : Aïssa Maïga, Tiécoura Traoré, Mamouna Hélène Diarra…



Qui n'a pas un jour rêvé, sous le coup de la colère, de prendre la parole publiquement pour dénoncer une injustice flagrante en disqualifiant à tout jamais les coupables ? C'est ce désir utopique, sorte de scène primitive de la révolte, que Sissako a mis ici en images sous la forme d'un film-procès simple comme bonjour. Nous voilà en effet installés dans la cour d'une maison ocre de Bamako. Alors qu'alentour la vie continue, un tribunal siège, avec son président en toge, ses avocats de la défense et des parties civiles, son auditoire. Le fautif incriminé est de taille : rien de moins que le FMI et la Banque mondiale réunis, responsables de la paupérisation de la plupart des pays d'Afrique subsaharienne.



Dans ce procès à charge, les avocats de la défense font plutôt pâle figure. Difficile d'éviter le manichéisme sur un tel sujet. Mais le geste de Sissako est à rapprocher de la fable, politique et poétique. L'essentiel est d'offrir une tribune populaire où chacun dit ce qu'il a sur le coeur, selon sa manière, sa langue à lui, instruite ou non. Ce tribunal à ciel ouvert a beau être de fortune, il délivre la parole comme nulle part ailleurs.

C'est dans cette cour-là que le cinéaste a grandi, où l'histoire personnelle et l'histoire collective se rejoignent. Sissako y revient pour refaire le monde en conviant à la fois des gens du coin et de vrais avocats. Les réquisitoires des magistrats qui stigmatisent le bradage des services publics sont éloquents. Qu'importe le verdict, les choses ont été dites. Une avocate fière a pu, par exemple, balayer le cliché d'un continent indigent en affirmant que « l'Afrique est victime de ses richesses ». Un avocat a réclamé à la Banque mondiale des travaux d'intérêt général à perpétuité Dont acte.

Jacques Morice





La vie sur terre -

Abderrahmane Sissako / Folon - Salif Keita







Werner Herzog: La Bohème
Herzog recrée au milieu des Mursis (vivant dans le Sud-Ouest de l'Ethiopie) l'énigmatique interprétation du duo amoureux de Puccini O soave fanciulla (Oh doux Ange) extrait de La Bohème.




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De l’Infini à l’Histoire

Jeudi 16 Décembre

Un Partenariat :

France Amérique Latine, Astro Club M13

Animé par

Jean Marie Paoli et Jean Marc Alcaino




Nostalgie de la Lumière

Patricio Guzman

Espagne, Chili, France, 2010, 1h30

Guzman est l'un des principaux chroniqueurs cinématographiques de l'histoire contemporaine chilienne. On sait à quel prix ce travail fut rendu possible : emprisonné par le régime de Pinochet lors du coup d'Etat de 1973, finalement relâché, il choisit l'exil, à Paris, Agé de 69 ans, il signe aujourd'hui avec Nostalgie de la lumière un film totalement inattendu, qui contourne le genre pour mieux le mener vers des sommets de poésie. Ce film est un des plus beaux essais cinématographiques qu'on a vus depuis longtemps. Son canevas, complexe, est tissé avec la plus grande simplicité. Trois niveaux s'y enchevêtrent : des considérations sur la recherche astronomique, une archéologie des fondations indiennes et une mémoire de la dictature.

Un lieu rassemble ces trois couches sensibles : le désert d'Atacama. Cet endroit, réputé être le plus aride et le moins propice à la vie de notre planète, Nostalgie de la lumière le transforme en terreau incroyablement fertile. Parce qu'on y trouve à la fois le plus grand observatoire astronomique au monde, les vestiges remarquablement conservés des civilisations autochtones et les cadavres de déportés politiques assassinés durant la dictature dans les camps environnants, avant d'être disséminés dans les sables. Chacune de ces réalités induit un travail de prospection particulier. L'astronome scrute le ciel, l'archéologue fouille le sol, les femmes de disparus creusent, depuis vingt-huit ans, sans relâche, les entrailles de la terre.

Ils partagent la même obsession des origines, qui de l'Univers, qui de la civilisation, qui du mal et de la mort. Le regard dans les étoiles ou les mains dans le sable, ils connaissent la même incertitude, le même sentiment de relativité et de précarité, la même opiniâtreté à chercher la lumière dans cette nuit profonde qui environne l'humanité. Cela nous les rend, comme personnages, précieux et bouleversants.

Il aura fallu à Patricio Guzman quarante ans de lutte pied à pied, de mémoire à vif et de souffrance intime, pour aboutir à cette oeuvre d'une sérénité cosmique, d'une lumineuse intelligence, d'une sensibilité à faire fendre les pierres. A un tel niveau, le film devient davantage qu'un film. Une folle accolade au genre humain, un chant stellaire pour les morts, une leçon de vie. Silence et respect. Jacques Mandelbaum



Dossier pédagogique





MELIES : Le Voyage dans la Lune 1902









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TERRENCE MALICK





La Balade Sauvage (Badlands)

Terrence Malick

USA, 1974, 1h35

Avec : Martin Sheen, Sissy Spacek, Warren Oates

Inspirée par l'histoire authentique de Charlie Stark-Weather, jeune délinquant des années cinquante, évocation de la folle équipée de deux jeunes amants auxquels on refuse le droit de s'aimer. Ils laissent sur leur passage de nombreux cadavres dont le père de la jeune fille, qui refusait que sa fille fréquente un éboueur.



Rebaptisés Kit et Holly, ces criminels vivent dans un monde détraqué où la nature est un refuge à la fois chéri et malmené. Les techniques de chasse et de pêche de Kit, par exemple, sont très particulières. Pour se nourrir, il tue les vaches en leur fonçant dessus avec sa voiture et flingue les poissons à la surface des rivières... Quant à Holly, frêle oie blanche de 15 ans, elle fait passer la vie des plantes et des bêtes avant celle des humains. A ses yeux, les meurtres perpétrés par son amant relèvent du phénomène naturel, comme l'averse de pluie ou la bourrasque de vent. Mais la mort d'un animal lui fend le coeur...

A force, ce décalage déteint sur la relation du couple. Par petites touches, tel un oiseau de proie, Terrence Malick décortique le cocon que les deux héros se sont construit. A y regarder de plus près, on s'aperçoit que Kit et Holly n'ont jamais été sur la même longueur d'onde. Voilà le secret de l'étrange beauté de ce film : à la différence des Amants de la nuit, de Nicholas Ray, ou de Bonnie and Clyde, d'Arthur Penn, Badlands n'est pas un hymne à l'amour fou. C'est la dissection d'un profond malentendu. Marine Landrot



Les Moissons du Ciel

Terrence Malick

USA, 1979, 1h35

Avec : Richard Gere, Sam Shepard,

Cannes 1979 : Prix du Meilleur Réalisateur.

Version restaurée, copie neuve 2010

En 1916, Bill, ouvrier dans une fonderie, sa petite amie Abby et sa sœur Linda quittent Chicago pour faire les moissons au Texas. Voyant là l'opportunité de sortir de la misère, Bill pousse Abby à céder aux avances d'un riche fermier, qu'ils savent atteint d'une maladie incurable. Mais Abby finit par tomber amoureuse du fermier…


Certains films permettent de ne pas trop galvauder le terme de chef-d'oeuvre, Les moissons du ciel est de ceux-là. Le Monde.

Une de ces œuvres, à la fois amples et concises, qui semblent restituer le nuancier intégral des sentiments humains, tout dire sur tout, et avec peu de mots. Un mélodrame des champs au goût d'apocalypse. Une mythologie incandescente de l'Ouest. Une allégorie du bonheur impossible Télérama.

Malick filme avec génie les champs de blés, les ciels changeants, le travail collectif. Cette recherche d'une réalité qui dépasse l'homme définit le style Malick : lyrisme, rapport mélancolique à l'histoire de l'Amérique et à sa violence native, tiraillé entre le ciel et la terre, la Bible et le flingue, l'enfer et le paradis. Les Inrockuptibles




Terrence Malick est un cinéaste des grands espaces et des voix intérieures. Voix off des adolescentes-narratrices dans La Balade sauvage (1973) et Les Moissons du ciel (1978), entrelacs de pensées des soldats de Guadalcanal dans La Ligne rouge (1998) des pensées de John Smith et de Pocahontas dans Le nouveau monde (2005).

Avec Stanley Kubrick, Terrence Malick est certainement le réalisateur le plus mystérieux de ces dernières décennies. On sait finalement très peu de choses sur lui, tant il prend un soin obsessionnel à contrôler son image. Né le 30 Novembre 1943 à Waco, Texas, Terrence Malick a passé son enfance entre les champs de blé et les puits de pétroles, à cotoyer les agriculteurs et travailleurs saisonniers. Un amour des grands espaces qui hantera ses oeuvres futures.

Après des études brillantes à Harvard, il débute comme journaliste chez Life puis au New Yorker. Entré au Centre d'Etude Avancées de l'American Film Institut, il va rencontrer George Stevens Jr. (futur producteur de La Ligne rouge) et le producteur Mike Medavoy qui le chargera de réécrire le scénario de L' Inspecteur Harry. Une commande qui, si elle n'aboutira pas, provoquera un déclic chez Terrence Malick. A 28 ans, il se lance dans la réalisation.



Son premier film, La Balade sauvage (1974), inspiré d'une histoire vraie, retrace l'équipée sanglante de deux amants auxquels on refuse le droit de s'aimer. Le coup d'essai est unanimement salué. Selon le critique David Thompson, c'est même " le premier film le plus maîtrisé depuis le Citizen Kane d' Orson Welles". Révélant au grand public Martin Sheen et Sissy Spacek, Badlands obtiendra le prix du meilleur film au festival de San Sebastian.


Quatre ans plus tard, il revient avec Les Moissons du ciel, film élégiaque qui n'est pas sans rappeler les toiles d'Edward Hooper et de Andre Wyeth dont s'inspire l'affiche non américaine du film. Produit pour 3 millions de $ par la Paramount, ce film hanté par les grands espaces fait en outre connaître un certain Richard Gere. Fasciné par l'oeuvre au point de pardonner le perfectionnisme du cinéaste (deux ans de montage !), Charlie Bluhdorn, un ponte de la Paramount, lui donne une avance pour son porochain film : Q. Mais le projet ne se montera jamais. Terrence Malick disparaît...



Deux décennies de silence qui contribueront à la légende du metteur en scène. Certains disent qu'il vécut en France, allant de villes en villes et méditant sur divers projets. Il aurait aussi participer au scénario de Will hunting. Puis, à la surprise générale, plus de 20 ans après Les Moissons du Ciel, il reparait pour livrer un film de guerre : La Ligne rouge. Inspiré du roman de James Jones sur la bataille de Guadalcanal, ce long-métrage s'offre le luxe d'un casting quatre étoiles : Sean Penn, Woody Harrelson, George Clooney, Adrien Brody, Nick Nolte, John Travolta, Jim Caviezel... Tout le monde veut tourner avec Terrence Malick. Mais le film, sorti peu de temps après Il faut sauver le soldat Ryan, ne remportera qu'un succès d'estime et repartira bredouille de la cérémonie des Oscars.





Après sept ans d'absence derrière la caméra, en 2005 Terrence Malick tourne une fresque historique sur la légende de Pocahontas : The New world, avec Colin Farrell dans le rôle principal.







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